« Je crois pouvoir affirmer que personne ne comprend la physique quantique », disait Richard Feynman. Théoricien pionnier de la physique quantique. Loin de moi l’idée de mettre au même niveau en termes scientifiques ou de difficulté de compréhension un bon vieux cartoon chinois et l’un des champs parmi les plus obscurs et complexes de la méta-science moderne, mais il faut parfois se demander : les spectateurs les plus passionnés de Concrete Revolutio ont-ils vraiment compris ce qu’ils ont regardé ? Et je parle tout autant de ceux qui l’ont beaucoup aimé (genre, ceux qui ont fait des superbes chroniques hebdomadaires dessus) que de ceux qui ne l’ont pas aimé : la série a totalement échappé au « syndrome de la saison 2 » sur les sites de reviews (qui veut que les saisons 2, 3, … soient plus appréciées en général que les saisons 1, vu qu’a priori seuls ceux ayant un minimum apprécié ont continué à regarder), et se tape à l’heure où j’écris ces lignes un médiocre 7.2 sur MyAnimeList, une hausse de 0.3 points, certes, mais c’est bien bas tout ça. Et cela témoigne en tout cas de la réputation de l’œuvre envers un public assez global.
A l’instar de Mayoiga dont on a déjà parlé, ConRevo est une autre œuvre très difficile à classer (voire à cerner) et assez unique, cette fois pour des questions de structure, de narration, voire même d’ambition. Et si je viens aussi pour parler de sa qualité d’OVNI et de pourquoi c’est un scandale que cette série soit à mon sens mésestimée et peu prospère, ce post va également servir d’analyse de genre et notamment de comment elle essaye de concrétiser les ambitions de Shô Aikawa (créateur et scénariste de la série), de Seiji Mizushima (réalisateur) et de BONES, à savoir créer une série à la fois originale et différente, sociale et historique, dans un univers de fiction pure. Mais plus qu’un exercice de style, c’est quand même aussi l’occasion pour moi de partager mon avis sur une série que j’aime beaucoup, et sur ce que j’ai pu en tirer, tant sur elle-même que sur les possibilités d’un médium qu’elle a pu démontrer.
Ce soir, on va parler JUSTICE. Entre autres. Mais surtout justice, ouais.
Je vous propose alors un diptyque d’articles complémentaires mais totalement indépendants (pas de date fixée pour le second), traitant des deux faces d’une même pièce qu’est Concrete Revolutio. D’un côté sa façon d’exprimer les idéaux, idéologies et motivations de ses personnages, à travers sa narration et sa symbolique, et de l’autre comment la série utilise de véritables faits historiques et culturels pour contextualiser et motiver la narration et ses acteurs. Le premier contiendra également mon avis et mon ressenti sur cette manière de faire et ressemble plus proprement à une review, le second plutôt mon appréciation d’éléments plus narratifs et structurels (le côté historique de la série, en fait. Vous allez comprendre), sans pour autant tomber dans une simple séparation « forme » et « fond », car la série les lie constamment. Ces aspects plus documentaires n’interviendront pas ici, cet article étant celui s’apparentant plutôt à une tentative d’explication de texte voire une critique de la série.
/!\ Cette review contient des spoilers potentiels de Concrete Revolutio, et Concrete Revolutio – The Last Song. /!\
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